Un rictus qui se profile, pointe de malice dans un océan de délices, de ces airs mutins qui chavirent autant qu'ils agacent. Provocation et moquerie auquel le charme se mêle dans un sourire fugace. Véritable plaie que la nonchalance habite, félin dans l'âme alors que s'embrase la flamme, de ceux qui observent et rôdent, s'effacent et scrutent dans l'ombre, carnassier dans un sourire, prédateur dans un regard alors que l'opportunisme l'enlace tel un amant étouffant. De l'ombre à la lumière alors qu'à l'attente succède l'action, que la prédation s'efface dans un sourire charmant, nonchalance qui se pare d'arrogance et de précision alors que narcisse s'éveille, prend le devant de la scène, théâtralité et séduction dans une explosion de sensualité. Une présence qui s'impose, écrase sans ménagement pour attirer l'attention, délicieux danger de ceux capables de briller comme de s'effacer dans les ombres de la nuit. Un rire grave, voix rauque et pourtant basse qui s'installe sans forcer, avec cette dangereuse quiétude de ceux que l'assurance embrasse, vaniteux et narcissique alors qu'il n'a aucun doute sur ses capacités et sa supériorité sur vous, plus beau, plus gracieux, plus puissant, plus dangereux, plus charmant. Une arrogance flirtant avec la manipulation alors que la conscience aiguisé de ses propres actions permet la feinte et la minauderie sans scrupules ni cas de conscience. Amoralité bestiale que l'âme incarne, observe, analyse et frappe alors que la fin justifie les moyens dans une tornade d'empathie et de revanche, indomptable que la vie attire comme un papillon vers la lumière, perfide qui ne supporte pourtant pas l'injustice d'un monde où il ne devrait pas être, de ce monde qui les rejette, le rejette, lui pourtant si beau, pourtant si fier, une incompréhension que la revanche stimule, un désir de supériorité qui flirt avec une volonté d'égalité. Profonde individualité, de ceux qui ne doivent rien à personne, de ceux qui se font seuls. Un appel de révolte alors que le félin devient humain, que l'humain transpire le félin. Une haine profonde de la faiblesse et de ce qui l'incarne, une air profonde de ces propres défauts, alors que l'arrogance génère grondement, que la condescendance entraîne feulement et que le mépris provoque la lacération des chers dans un euphorie de plaisir et de douleur quand les griffes s'échappent dans un filet de sang, que les os craques pour briser le corps qui n'est plus qu'une cage de peau trop fragile.

C'est dans les terres du centre que commencent les prémices de ton histoire, celle d'un poisson qui rencontre une chatte. Alliance improbable d'une animosité palpable alors s'éveille la flamme dans un jeu de séduction et de haine, celle d'un triton et d'une lycane aussi différents que complémentaires, attirés inlassablement comme des aimants dans un monde qui le leur interdit. Un interdit devenant vite bien maussade et fade face à l'attraction de deux êtres de passion et d'impulsion. Une prise de risque devenant même excitation, celle du secret et des tabous brisés, d'une sensualité exacerbé dans une passion qui dévore toute raison.
Une passion destructrice qui t'engendra toi, oui toi, petit poisson chat qui ne fut qu'un accident provoqué par la fièvre de deux êtres insatiables, carcasses suintant l'alcool et la luxure en oubliant toute précaution, toute protection. Un déplorable accident, voilà le début de ton histoire, les origines de ta vie, un putain d'accident de deux adultes incapables de réfrénés leurs désirs et leurs pulsions, quand le poisson pense avec sa queue et la chatte avec son appétit bestial.

Un putain d'accident qui provoqua la fin de cette histoire, celle de Shaya & Hazel, un engagement trop lourd que la peur consume alors que le poisson retourne à la mer de peur de tout perdre, que la chatte décide d'enculer la destinée en gardant ce bébé conçu dans un amour qu'elle ne connaîtrait plus jamais. Une ingéniosité mesquine qui se dresse, alors que la féline retourne dans ses terres natales avant que ne se voit les prémices de la chose défendue grandissant dans ses entrailles. Un tout pour le tout alors qu'elle se rapproche de celui qu'elle avait toujours connu, consciente du désir et de l'amour qui l'avait toujours animé. Un flirt qui se conclu rapidement en envolée sexuelle, alors que les semaines passent et qu'avec elles son ventre s'arrondit déjà. Une union qui se dessine, profile dans la plus sournoise des tromperies alors le bâtard se voit doté d'un père clébard aveuglé par son amour pour celle qu'il avait toujours connu. Belle et cruelle, protectrice et maternelle alors que le bébé né finalement un soir de Mai. Un peu tôt il semblerait, mais rien de bien anormal après tout, petit être qui prend son premier souffle dans un corps parfaitement humain. Un petit être qui grandit dans la plus complète ignorance alors que les doutes commencent à s'élever quand les yeux dorés et les cheveux bruns affinent une ressemblance de plus en plus marquante avec la mère et qu'aucuns traits ne semblent plus ressemblaient à ceux de son père. Des doutes que l’honorable menteuse déjouent en se parant d'agressivité et d'honneur pour les faire taire, en tout cas le croyait-elle, alors que si rien n'était dit, la suspicion continuait d'augmenter face à cet enfant à la voix étrange s'amusant à patauger dans l'eau comme si il s'agissait du plus pur des trésors.

Des doutes qui se confirmèrent un soir d'hiver, alors que piquant une crise de caprice du haut des ses sept ans le charmant enfant provoque un déferlement de rage et de colère contenues depuis bien trop longtemps. Que le clebard attaque la chatte dans un débordement d'émotions et d'instincts aveugles. Une scène qui aujourd’hui encore hante tes rêves alors que les hurlements deviennent feulement et grognements, jappements et bruit de vaisselles cassés et meubles renversés, alors devant tes yeux innocents papa et maman commencent à s'entretuer de leurs griffes et leurs crocs. Que maman gagne non sans mal, y laissant un oeil ainsi qu'une partie de sa santé mentale. Un drame incompréhensible et inexplicable provoquant la fin de ton existence alors celui que l'on nommait Alpha s'était présenté, une longue discussion auquel tu ne pues assisté alors que tu pouvais entendre les éclats de voix retentir du haut du premier. La vérité venait d'éclaté même si tu l'ignorais et dans une clémence nimbée du secret la nuit même tu fus emmené dans un endroit inconnu. Tu te souviens encore du déchirement des larmes de ta mère, de ses pleurs étouffés dans un au revoir fugace alors que le lendemain tes funérailles étaient organisés, un nouveau drame pour cette pauvre femme qui après avoir perdu son mari devait enterrer son enfant emporté dans la nuit par une fièvre fulgurante.

C'est ainsi que tu rencontras celle qui changerait ta vie.
Niniel.
Loufoque et bienveillante. Une femme qui deviendrait une seconde mère pour toi, celle qui te révéla le pourquoi, ce que tu étais et les conséquences de cette vérité qui aux yeux du monde n'existait pas. Une transition brutale pour une vérité cruelle alors qu'encore traumatisé de ce qui était arrivé tu débarquais du haut de sept années d'un monde extérieur que tu ne retrouverais jamais. Prison dorée dont la plupart semblaient se contenter alors qu'ils te regardaient étrangement, toi qui débarquait de nul part et qui contrairement à eux n'avait pas grandi dans l'enceinte de ce château coupé du monde, surprotégés et préservés d'un monde extérieur qui te manquait.
D'enfant joyeux et capricieux tu devins solitaire et renfermé, parfois agressif et violent alors tu refusais cette réalité, ce qu'elle signifiait, rejetant les autres, à l'exception de Niniel dont le regard trahissait toujours cette bienveillance si particulière teintée de sagesse. Même quand elle te réprimandait, te sermonner et te recadrer après un énième conflit il y'avait ce sentiment, cette impression qu'elle te comprenait comme même ta mère ne t'avais jamais compris.
Empathie.
Le temps passa et tu te calma, un peu, toujours avide de ce monde extérieur alors que ta puberté commençait et qu'avec elle la puissance des pulsions t'envahissaient, celles de ta seconde moitié qui se révélait, une âme pour te compléter, sauvage et puissante, à l'image de celle de ta mère, alors qu'un soir de printemps elle émergea dans la douleur des craquements et du sang, dans le rauque puissant d'un feulement alors que le jaguar au pelage de nuit s'emparait de ton corps pour ne plus jamais le quitter, une lune pleine qui avait terminé de le réveiller, une moitié pour t'aimer, t'animer et te sauver. Une puissance nouvelle, restaurée alors que cette même nuit emporté par tes instincts premiers et cette liberté sauvage tu tenta de te frayer un chemin vers l'extérieur, ravageant tout sur ton passage, à coup de griffes et de crocs pour t'extirper de cette prison qui ne te conviendrait jamais avant de te faire assommé à coup de fléchette tranquillisante. Une nuit décisive alors que tu étais enfin complet, heureusement sans avoir fait de blessé et que ton apprentissage continuait, ton pouvoir hérité de ce père que tu n'avais jamais connu mutant, devenant plus violent et incontrôlable que jamais, comme si il trahissait ta nature elle-même et que la présence du jaguar dans ton intériorité avait déformé. Un réel problème alors que ce fut Niniel elle-même qui se chargea de la suite de ton instruction magique, un travail de longue halène alors que les cours particuliers pour apprendre à maîtriser sa nouvelle forme durèrent des années ponctuée d'incidents en tout genre, alors que peste invétéré tu t'en servais pour te venger à la moindre occasion sur tes camarades au moindre prétexte.
Peste.
Une peste rebelle alors que ton corps désormais adulte traduisait un charme certain, une apparence attractive et un plaisir non dissimulé à plaire et charmer alors que tu explorais ta sexualité, intolérant au refus et à la résistance, alors que ton narcissisme grandissait dans ce sentiment de toute puissance qui souvent t'habitait. Une cause désespérée que seule Niniel était capable de gérer et calmer, tu te souviens encore de son regard sévère alors que tu avais utiliser ta voix pour faire rompre Gelissa et Damaz pour finir dans le lit du second alors que la première pleurait toutes les larmes de son corps. Une arme de zizanie, bombe à retardement qui pourtant, au fond aimait bien ces autres que tu faisais tourner en bourrique avec un malin plaisir, faute de mieux fasse à ce monde extérieur toujours interdit.
Jusqu'à maintenant, c'était un soir d'automne, Niniel t'avais convoqué et c'était bien la première fois de ta vie que tu n'avais aucune idée de pourquoi, alors que pour une fois tu n'avais rien fait. Une convocation obscure à une heure très tardive, tu te dis même à un moment que c'était à des fins peu catholiques, prêt à refuser ses avances avec dignité et gentillesse, ça aurait presque était de l'inceste après tout. Mais la raison était tout autre, alors qu'elle te parla à coeur ouvert de ce monde que tu fantasmais tant de retrouver, qu'elle te parla des exilés. Une nuit entière pour une conversation aussi fascinante que singulière, le constat était tombé, consciente que tu ne pourrais jamais te contenter de cet endroit, que tu chercherais toujours à fuir ce que tu considérais comme une cage, elle t'en offrait la clef, à contrecœur alors que tu pouvais sentir qu'elle ne le faisait que pour toi, qu'elle ne cautionnait pas forcément les moyens qu'ils utilisaient et fermait les yeux, tout simplement.
Ta décision fut immédiate et sans appel, alors que c'est par son intermédiaire que tu rejoignis pour la première fois les sous-terrains pour t'ouvrir à un monde complétement nouveau et inconnu. Un monde qui au final ne te convenait toujours pas, alors que passant par les étapes nécessaires à ton intégration, tu gardais en tête cette volonté de retrouver l'extérieur, te pensant capable de tout, prouvant ta valeur et tes capacités pour finalement décrocher après plusieurs années l'opportunité de rejoindre le monde extérieur sous couverture, espionnage et réseautage alors que tu rejoignais la terre centrale qui avait vu ta conception, t'abandonnant très vite aux plaisirs sans négliger pour autant la raison de ta présence, une alliance que tu trouvas rapidement dans l'exploitation de ton plus grand talant humain, ton corps et ton charme alors que sans trop réfléchir tu te lança dans l'échange de tes faveurs, un univers de clandestinité et de secrets qui te convenaient plus que tout alors que tu te savais capable d'y briller, sans oublier évidemment y trouver un rythme de vie plus que confortable, tu te le devais bien après tout non ?
Le meilleur pour le meilleur comme on dit.